CEDEAO: Raoul GLESSOUGBE fait une brillante communication sur monetisation de la politique et des élections

CEDEAO: REVUE ET ÉVALUATION DU DÉPLOIEMENT DES MISSIONS D’OBSERVATION À LONG TERME À DAKAR LES 17,18,19 SEPTEMBRE 2019.

_Raoul GLESSOUGBE présente la communication sur la monetisation de la politique et des élections dans la sous région ouest africaine._

Karim GOUNDI
19/09 /2019
MEDIAPART BÉNIN
PRIVILÈGE

Après avoir situé le contexte de l’avènement du courant démocratique dans la sous région à partir de la chute du communisme et la fin de la guerre froide dans les années 89, le juriste- administrateur, a souligné que la démocratie est fondée sur l’alternance à partir des compétitions électorales. Mais très tôt, les acteurs politiques ont été confrontés aux difficultés de financement des élections, qu’il soit institutionnel ( les organes de gestion des élections) ou partisan ( les partis politiques). La question de financement est donc transversale à tous les processus électoraux.

Dans l’approche optimiste du financement de la politique, Raoul GLESSOUGBE a relevé qu’au Bénin l’ancienne charte des partis politiques prévoyait cinq millions par député siégeant au parlement et par an. L’actuelle charte sans aller dans les modalités reportées à une autre loi, a retenu le principe de financement. Au Togo, l’État participe à la prise en charge d’un délégué par parti politique ou regroupement de partis politiques et par liste de candidats indépendants aux différents bureaux de vote. Ce qui est une avancée. Il a plaidé pour la mutualisation des moyens et de l’expertise en matière de conduite des processus électoraux qui coûtent de plus en plus chers aux États alors que les populations espérent vivre mieux.

Il a dans l’approche pessimiste du financement, relevé qu’au Bénin les cas de caution électorale qui passe de 100000 fcfa par député à 3000000 de fcfa soit 249 millions pour une liste de 83 députés contre 8300000 alors que la même caution pour l’élection présidentielle passe de quinze millions à 250 millions. L’objectif de cette réforme vise à réduire les candidatures fantaisistes. Toutefois, Il a suggéré d’encourager les systèmes de parrainage pour les candidats aux élections à l’instar du Togo, du Sénégal, de la France et bien d’autres pays plutôt que de soumettre la démocratie à l’épreuve de l’argent qui pourrait conduire aux travers de la ploutocratie.
Il n’a pas occulté la corruption électorale qu’elle soit institutionnelle ou individuelle. Cette corruption qui fait entretenir la mal gouvernance à la tête des États a besoin d’être contrôlée à travers le renforcement des capacités des cours et chambres des comptes qui sont chargées de la certification des comptes de campagne. Car en définitive, c’est la corruption électorale qui fait maintenir au détriment des peuples, l’enfer de la pauvreté et du chômage. La collaboration incestueuse entre les opérateurs économiques et les acteurs politiques ne donne pas souvent de garantie à la bonne gouvernance.

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